5 questions avec Charles, notre céramiste
Cette nouvelle rubrique, “5 questions avec …” est réservée à nos artisans et à leur travail. Notre marque qui tourne autour de la créativité, des savoir-faire et des Hommes, ne peut s’établir sans ces Hommes que nous tenons à valoriser.
Aujourd’hui nous allons à la rencontre de Charles, notre céramiste. Il nous a ouvert les portes de l’atelier et a accepté de répondre à 5 questions.
1. Charles, comment as-tu commencé la poterie ?
Je n’avais jamais envisagé la poterie comme métier, mais je suis parti vivre avec ma tante dans un petit village après Pouma et quand j’ai eu mon BEPC, elle m’a demandé de me rendre dans un centre de formation qui venait d’ouvrir dans le secteur pour trouver une formation qui me correspondrait. Je me suis rendu au centre avec des dessins que j’avais faits.
Je rêvais de faire infographie, mais j’étais le seul élève et l’enseignant a trouvé ça insignifiant. Il m’a donc orienté vers un collègue à lui, qui lui, était chargé de l’atelier modelage, poterie, où mon talent s’est fait remarquer. C’est comme ça que l’aventure a commencé et que je suis resté au centre pendant 02 ans. Puis j’ai reçu mon attestation à la fin de ma formation durant une cérémonie à l’église et je me suis rendu à Mbalmayo pour candidater au concours de l’Institut de Formation Artistique que j’ai passé. J’ai compris à ce moment que j’avais un talent, je l’ai aimé et je l’exerce depuis lors avec l’espoir que Dieu continue de bénir mon travail.
2. Est-ce que c’est facile d’exercer le métier de potier au Cameroun ? Qu’est-ce qui manque ?
Je pense que c’est facile d’exercer ici au Cameroun, car avec le temps nous consommons local. De plus en plus, l’Afrique comprend qu’on peut réaliser plusieurs choses ici sans l’appui des étrangers. Si j’avais un atelier avec du matériel, je n’aurais rien à envier à quelqu’un d’autre.
On peut toujours améliorer les choses. Et dans ce sens, je pense qu’on devrait arrêter de faire les choses parce qu’elles se vendent, ou de nous laisser exploiter par des personnes qui veulent produire en masse pour vendre, mais plus pour stimuler notre créativité d’artiste. La passion doit être le moteur de toute chose et c’est ce qui stimule notre créativité. Nous sommes avant tout des artistes et nous devons être créatifs.
3. As-tu des références en termes de maîtres potiers ici au Cameroun ?
J’en ai plusieurs. Messieurs Rostan Ndo, Roger Olinga à Mbalmayo, Kede à Douala, Fabrice Bolo à Yaoundé, Christian Segue ils m’ont formé et enseigné pendant tout mon parcours.
4. Il y’a peu de potiers au Cameroun, comment à ton niveau essaies-tu de transmettre ton savoir-faire ?
Personnellement, je ne forme pas. J’ai toujours voulu avoir un atelier pour réaliser des objets et ne pas dépendre d’une personne ; mais je pense que l’absence d’email alimentaire nous freine énormément dans la réalisation des pièces. Mais je ne suis pas fermé à l’idée de former des gens qui sont intéressés.
5. Quel est ta plus belle œuvre, projet sur lequel tu as travaillé ?
Mon plus beau projet c’est quand j’ai travaillé pour la CAMPOST à Mbalmayo, on travaillait sur la façade du bâtiment mais le projet n’a pas été livré à cause du changement de directeurs. C’était un projet assez grandiose pour moi, car il y’avait plusieurs personnes convoquées.
Avec Frida-54, les récentes pièces sur lesquelles nous travaillons en ce moment sont très intéressantes.
Merci de nous avoir accueillis dans ton atelier,
A très vite !
Frida.